Animaux de compagnie et COVID-19

 

Note rédigée le 25 mars 2019 par Jean-François Rousselot, Didier Fontaine, Pierre Maisonneuve, Eric Guaguere, Gilles Chaudieu, Erik Asimus et Dan Rosenberg (cellule de crise covid-19 de l’Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie - AFVAC).

 

En date du 24 mars, l’Académie Nationale de Médecine a mis à disposition sur son site un Communiqué portant sur les Animaux de Compagnie et le COVID-19 (à voir ici).

Malgré la qualité de ce document et son effort indéniable de pédagogie, il existe en période de forte charge émotionnelle et activité médiatique des risques de mauvaise compréhension de ce type de texte par la presse ou le grand public suite à une lecture trop rapide ou par culture scientifique incomplète.

Suite au communiqué, la profession vétérinaire peut s’attendre à être confrontée aux questions de propriétaires où à celles de journalistes. Cette note de lecture a pour objectif de mettre en relief des éléments susceptibles d’aider à argumenter les réponses des vétérinaires.

Il est important d’insister sur le fait que le communiqué de l’Académie Nationale de Médecine rappelle :

  • l’absence complète à ce jour de preuve de contamination de l’Homme par le virus à partir d’animaux de compagnie ;
  • l’extrême rareté de transmission du virus chez des animaux de compagnie à partir de patients humains contaminés ; depuis l’émergence de la maladie, seuls deux chiens appartenant à des patients infectés à Hong-Kong se sont avérés porteurs de génome viral du SARS-CoV-2 et aucun n’a développé de signes cliniques ;
  • la nécessité de respecter des principes d’hygiène et de bon sens visant à éviter tout contact rapproché entre une personne infectée et son animal de compagnie, l’animal tout comme un objet non vivant pouvant être un réceptacle puis un véhicule du virus excrété par cette personne.

Sur ce dernier point, le danger considéré ici est, en l’état des connaissances, basé sur les données de stabilité du virus dans le milieu externe, quel que soit son support et non directement lié à l’animal de compagnie lui-même. Le principe de précaution préconisé par l’Académie Nationale de Médecine, visant à séparer une personne malade d’un animal de compagnie pour un risque vectoriel théorique, non encore estimable, est de règle mais n’est pas pour autant assimilable aux moyens de lutte* contre le risque majeur et avéré de contamination d’une personne à l’autre. Les premiers commentaires médiatiques du Communiqué de l’Académie Nationale de Médecine ont repris avec pédagogie et discernement les éléments qui y sont exposés. Gageons que la profession vétérinaire saura maintenir un discours éclairant et aussi apaisant que possible auprès du grand public.

* https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus

AFVAC

Autres